Témoignage de Lucien, volontaire en Suède pendant le Covid-19

23 Avril 2020

Lucien est parti en volontariat en Suède dans le cadre du Corps européen de solidarité (CES). En pleine épidémie de coronavirus, il témoigne de son expérience :

Moi c’est Lucien, volontaire depuis septembre 2019 dans la ville de Helsingborg dans le sud de la Suède.

A la différence de quasiment toute l’Europe, ici il ny a pas de confinement et c’est, je dois dire, très bizarre à vivre. Jai commencé à minquiéter lorsque le 14 mars, le Danemark juste en face de ma ville et doù je prends lavion normalement a décidé de fermer les frontières et de confiner sa population. Puis, dans la foulée la France s’est aussi confinée ainsi que plusieurs autres pays du monde. Toujours rien en Suède alors, aucune règle spécifique navait été mise en place à part d’autoriser les personnes en emploi de s’absenter jusqu’à 14 jours du travail au moindre symptôme et sans justificatif médical. La situation a évolué lorsque les lycées et établissements supérieurs ont dû fermer : je venais de commencer à assister une professeure de français en lycée et cela faisait plusieurs mois que je suivais tous les après-midis des cours de suédois dans une école spécialisée. Tout cela a cessé, j’ai suivi les cours à distance mais ce n’était pas la même chose, je ne pouvais plus voir mes camarades de classe qui sont devenus mes amis locaux.

Depuis, fin mars début avril je suis en télétravail et me rends à de rares occasions au bureau. Je suis volontaire pour la municipalité et leur service de pédagogie environnementale pour développer le vélo en ville. Je peux techniquement continuer à travailler car j’ai un ordinateur professionnel et je dois surtout aller en extérieur pour prendre des photos et des notes mais le contact avec les collègues n’est plus si facile et je n’arrive plus à améliorer mon niveau de suédois. Nous sommes 3 volontaires ici, toutes et tous en télétravail. Ce que j’apprécie c’est que nous sommes soudés dans cette épreuve et que l’on arrive quand même à passer de bons moments ensemble, mais on sait qu’au fond on est mal à l’aise avec ce que nous vivons.

En fait ce qui est très étrange dans cette expérience, c’est que mon esprit est focalisé sur ce qu’il se passe en France, ma famille, mes amis, et plus vraiment sur ce que je vis ici en Suède. Pour comprendre au moins en partie pourquoi ici aucune règle stricte n’a été pour le moment imposée, c’est que la société suédoise fonctionne sur un puissant principe de confiance envers son gouvernement et ses agences. Par exemple pour Pâques, un grand moment de retrouvailles familial ici, la très grande majorité des familles ne se sont pas déplacées lorsque cela a été demandé. Cela n’empêche que tout le monde n’applique pas totalement les besoins de distanciation sociale. Donc j’ai l’impression de vivre une sorte d’illusion où finalement tout reste ouvert, il y a encore pas mal de gens en ville (même si heureusement cela a diminué) et où je peux me promener où bon me semble. Ce que je fais du coup cest que je ne vais plus là où il y a du monde, excepté pour faire les courses. Je ne prends plus les transports en commun et lorsque j’ai besoin de changer d’air, je m’évade sur la côte avec mon vélo et avec ce merveilleux temps ensoleillé (oui, oui même en Scandinavie) cela procure beaucoup de bien !

Voici quelques photos d’une de mes promenades à vélo (60 km aller-retour :D) et des beaux paysages calmes de ce pays qui reste à mes yeux merveilleux !

Publié par : Centre d'Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ)